dimanche 30 janvier 2011

Paul Léautaud, le compatriote de Serge Koster et de quelques autres (cliquez sur le titre, s.v.p.)



«Se connaître n’est pas se corriger. Il y a juste une satisfaction, teintée de mélancolie, à être conscient des processus à l’œuvre dans le cours des choses. C’est ce qui m’inciterait à prétendre que l’art remplace la morale et envoie la psychologie au rebut.»


Serge Koster
Léautaud tel qu'en moi-même



jeudi 27 janvier 2011

Interlude



Dans un opuscule intitulé En ce temps-là, Clément Rosset relate qu'il se rend un jour à une conférence de Jacques Lacan donnée dans le sein de l'École normale supérieure. La salle est à moitié pleine. On attend le conférencier qui officie là chaque semaine. "Il y avait quelque chose de bizarre dans le comportement de l'auditoire. Chacun était tranquillement occupé à lire son journal, à consulter ses notes, à essayer de résoudre un problème d'échecs ou de mots croisés. On avait l'impression que tout le monde s'attendait à quelque chose mais semblait en même temps résigné à ne s'attendre à rien." Le temps passe et, comme Lacan n'apparait toujours pas, C. Rosset demande à sa voisine en train de tricoter la raison de cette attente. "Comment ? Vous ne savez donc pas que Lacan ne viendra pas aujourd'hui ? Il est à l'étranger pour une quinzaine de jours." "Il se trouvait donc ici, conclut C. Rosset, des gens dont la soumission à l'égard de Lacan était telle qu'ils auraient cru gravement déroger en manquant une seule séance du maître — même s'il était connu et avéré que celui-ci en serait absent."

jeudi 20 janvier 2011

Point de discorde



J'approuve tout chez Schopenhauer, hors son goût pour les caniches.


lundi 17 janvier 2011

« Chaque peuple a son principe propre et il tend vers lui comme s’il constituait la fin de son être ; une fois cette fin atteinte, il n’a plus rien à faire dans le monde.» G.W.F. Hegel


Ben Ali s’est carapaté ce ouiquinde en loucedé à Jeddah. À l’évidence, les Tunisiens ne s’attendaient pas à une victoire de la rue si rapide. Les voilà comme désemparés. J’ignore quel sera le prochain homme fort du pays, mais il doit se montrer prudent. Il serait périlleux pour lui qu’il s’avançât franchement comme candidat au pouvoir. Les gens n’ont pas encore dessoûlé. Ils sont toujours dans l’ivresse du soulèvement qui leur donne l’illusion euphorique de la puissance. Voilà pourquoi, celui qui deviendra leur maître doit d’abord se faire accepter comme leur chef, un  chef qui saura traduire et flatter leur désir de souveraineté démocratique, nationale, etc. On commande à la multitude non tant en la confortant dans le sentiment qu’elle a une âme, des aspirations, un idéal, bref, qu’elle forme un peuple, car cela elle est prompte à s’en persuader spontanément, mais, surtout, qu’elle va être un exemple d’émancipation pour le reste du monde. Il y aura en France des intellectuels pour propager ce conte rose.
Dans le même temps où les Tunisiens se réjouissent de la fuite de leur tyran, les Haïtiens, certains d’accueillir un sauveur, célèbrent avec des vivats le retour de celui qu’ils chassèrent il y a vingt-cinq ans, Bébé Doc — à côté de qui Ben Ali fait figure d’humaniste bêlant. Le retour du même, n’est-ce pas ce qu’on appelle une révolution ? 

jeudi 13 janvier 2011

Le va-et-vient de l'insurrection


"Qu'est-ce qu'une révolution ? Des gens qui se tirent des coups de fusil dans une rue : cela casse beaucoup de carreaux; il n'y a guère que les vitriers qui y trouvent du profit. Le vent emporte la fumée : ceux qui restent dessus mettent les autres dessous ; l'herbe vient là plus belle le printemps qui suit ; un héros fait pousser d'excellents petits pois."

Théophile Gautier

lundi 3 janvier 2011

Le voyageur et son ombre




Hors de la caverne de Platon, l’évadé reste enfermé dans ses ténèbres.

samedi 1 janvier 2011

C'est reparti


"Les dieux nous punissent en exauçant nos vœux."

Oscar Wilde