mercredi 29 février 2012

9 SEMAINES AVANT L'ÉLECTION, journal idéal pour une indignation paresseuse et balnéaire


«[…] Ironie, élégance, désenchantement : telles sont les faibles armes qui s’exprimeront ici pour passer le temps, au moins ce temps mauvais de polémiques, de manœuvres, de revirements, de scandales — ces bons scandales qui font toujours bouillir la marmite. Un journal contre les convictions chimériques, contre la politique obligatoire, contre le pain rassis et le jeu électoral. Un journal incrédule, révolté, rêveur, ”insupportablement grave, absolument pas sérieux et irrésistiblement intelligent”».

Frédéric Pajak
Extrait de l’éditorial
de 9 semaines avant l’élection

mardi 28 février 2012

Dès aujourd'hui en kiosque, l'hebdomadaire insondable (clic-clic)


Frédéric Pajak qui lança au début des années 2000 le mensuel L’Imbécile, publie dès ce jour un hebdomadaire très chic mais très mauvais genre que l’on ne trouvera en kiosque, dans les maisons de la presse et en librairie, que durant neuf semaines — d’où son titre : 9 semaines (avant l’élection). Attention ! Mardi prochain, il s’intitulera 8 semaines ; le mardi suivant : 7 semaines, etc.

Présentation :

« Cet hebdomadaire ne connaît qu’une consigne : ne parler ni des candidats ni de leur parti. Indépendant, drôle et intelligent, il s’amuse de tous les sujets, s’enflamme, s’inquiète, réfléchit. Aucune caricature donc, aucune basse polémique, un journal enfin loin de la cacophonie électoraliste et de la complaisance des «communicants».

Pour le prix spécial de 1,50 € au premier numéro, il coûtera ensuite 2,50 € et sera disponible dans tous les kiosques en France du 29 février au 25 avril 2012, et aussi en Suisse, en Belgique et au Luxembourg.

Douze grandes pages, et en double page centrale : un grand dessin d’humour comme une affiche. Et des romanciers, des essayistes, des philosophes, des dessinateurs… »

Voilà donc un journal éphémère et printanier que les abonnés de ce blogue se feront un plaisir d’acheter en plusieurs exemplaires afin de les offrir autour d’eux. 

lundi 20 février 2012

Salvador Dalí enculant André Breton





Dans son dernier livre, L’effervescence du vide (Grasset), Nicolas Grimaldi rapporte ce souvenir de Ferdinand Alquié, philosophe ami d'André Breton et compagnon de dérive du mouvement surréaliste.
« Je me rappelle une époque où Breton faisait comparaître Dalí et exigeait de lui une autocritique pour avoir peint une toile qui raillait la Révolution. Dans une plaine sous la lune, il avait peint Lénine à poil, avec un cul comme une meseta où étaient alignés des poteaux électriques. Dalí l’avait intitulée : Le grand programme prolétarien d’électrification. ”De telles peintures, avait dit Breton, cherchent à ridiculiser la Révolution. Vous devez vous en excuser, et à tout le moins vous en expliquer.” Là-dessus, Dalí qui s’en foutait pas mal, de rétorquer à Breton qu’il n’en ferait rien. ”J’avais cru comprendre, lui dit-il, que le surréalisme consistait à laisser l’inconscient prendre possession du réel, comme à laisser nos rêves se peindre sur nos toiles. Je m’interdis de censurer les rêves. Si un jour je rêve que je vous encule, je peindrai une toile de deux mètres Salvador Dalí enculant André Breton.” Breton ne goûtait pas ce genre de plaisanteries. ”Mon cher ami, lui dit-il, je ne saurais trop vous en dissuader.” » 

dimanche 19 février 2012

Cours de philosophie du dimanche


Notes prises par Lucie — artiste appliquée et néanmoins rêveuse — lors de mon cours sur la conscience abusée par l’erreur, le mensonge, l’illusion.
A) L’erreur comme défaut de méthode. B) Le mensonge comme art de cacher les faits, le réel (et non la vérité qui en est la vision lucide). C) L’illusion comme l’irrépressible tendance à prendre son désir pour la réalité.
— Remède à l’erreur : reprendre le raisonnement (Descartes).
— Remède au mensonge : le doute et l’exigence de preuves (Descartes).
— Remède à l’illusion : aucun. Aucun qui relève d’une démarche volontaire comme dans les deux cas précédents. Le désir est cause de la tromperie. Impuissance de la raison et de la volonté contre le désir. Exemples : l’illusion amoureuse (Stendhal et la cristallisation), l’illusion religieuse (Lucrèce, Feuerbach, Freud), l’illusion politique (les mêmes auteurs car l’idolâtrie des « grands hommes » résulte d’un identique besoin d’être aimé, sauvé, guidé).
 In fine, l’illusion philosophique qui consiste à croire et affirmer que la fin des erreurs, des mensonges, des illusions est possible. Naïveté des Lumières. Outrecuidance des intellectuels. Sottise de leurs suiveurs.
Seule sortie de l’illusion : l’épreuve cruelle du réel. Mais la désillusion ne vaccine pas contre d’autres illusions. Parce qu’il va mourir — seule certitude en sa possession —, l’homme est l’animal crédule.
Bientôt je vérifierai si Lucie a bien suivi.

mercredi 15 février 2012

Aspect actuel et particulier du " señoritisme" (suite)


Jusqu’à ce que je regarde hier soir l’émission de Frédéric Taddéi, Alain Jugnon était pour moi un señorito de la contestation inconnu au bataillon. En cherchant dans Gougueul, j’ai découvert son sanchopancisme intellectuel à l’égard de Michel Onfray et son néo-debordisme. À ce sujet, voici une notice de présentation de son dernier ouvrage : Le Devenir Debord (Lignes).
« Le Devenir Debord, nous apprend Jugnon, n’est pas un livre de plus sur Debord, mais un livre avec Debord. Devenant Debord. Plus exactement, avec en soi un devenir Debord. Non pas par imitation. La pensée, c’est ce qui ne s’imite pas. Non pas donc pour devenir soi-même Debord après lui. Mais pour que tout devienne un peu de ce que Debord fut et pensa. Le redevienne. Le redevienne au point que lui-même revienne. »
Quelle cause sert un si redoutable libelle ? L’Homme. Car Jugnon part en guerre contre le nihilisme dont la politique sarkozienne est le nom, « nom transitoire d’une politique globale du capital, [qui] tient l’homme pour rien, le réduit à rien, au mieux le ridiculise, au pire le nie ».
C’est bien bon de la part de ce philosophe de vouloir sauver l’Homme, mais pourquoi cela doit-il passer, comme toujours chez les humanistes, par la négation du style ?

lundi 13 février 2012

Souvenir d'un été madrilène


J., ma jeune voisine, est une fervente catholique et une admiratrice de Benoît XVI. L’été dernier, elle alla à Madrid à l’occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse en compagnie de sa petite cousine — dont on lui avait confié la responsabilité. Ne manquant jamais de m’écrire quand elle part en voyage, J. m’adressa au bout de deux jours un courriel qui donne une idée assez précise du genre de réunions qui se déroulent, la nuit, derrière les murs des collèges religieux destinés à accueillir les âmes juvéniles brûlant d’une foi ardente en Jésus Christ et d’un amour sincère pour le pape.

En voici un extrait :

« […] Alberto, l’aumônier, qui venait de foutre mon con, s'arrangea dans mon cul ; il a le vit un peu plus gros que son amant, monseigneur l’évêque de Madrid, mais, toute novice que je suis, Dieu sans doute m'a si bien créée pour ces plaisirs, que je ne souffris point de la différence. J'étais couchée à plat ventre sur sœur Ewa, la mère supérieure, une hommasse moustachue, de manière à ce que mon clitoris posât sur sa bouche, et la friponne, mollement étendue sur des carreaux, le suçait en écartant les cuisses. Entre ses jambes, courbée, ma cousine — vous savez, cher Frédéric, la petite Monica, la cheftaine de louveteaux — lui rendait ce qu'elle me faisait, et le plaisir que la coquine recevait, elle le faisait voluptueusement refluer sur Thomas et Constance, des amis rencontrés plaza de las Cibeles le soir même, qu'elle masturbait de droite et de gauche. Marc, mon copain, et bientôt mon fiancé, derrière ma cousine, se branlait légèrement sur ses fesses, mais sans y pénétrer: l'honneur de l'un et l'autre pucelage de cette petite fille ne regardait absolument que moi. Je tenais un cierge à sa disposition. […]»

Que l’on me croie ou non, ce beau témoignage de J. a ému le cœur du mécréant que je suis.  

dimanche 12 février 2012

Une pensée de Mademoiselle A.V.R rien que pour moi


Audrey Hepburn, Fred Astaire, Funny face de Stanley Donen...
Une exquise philosophe, flânant chaque jour sur les ondes radiophoniques, me fait parvenir à l'instant cette photographie. J'imagine la mine déconfite de ses fans — dont je suis — et m'en réjouis.    

jeudi 9 février 2012

Bios théorétikos


Descartes se proposait de “bien juger pour bien faire” ; Wittgenstein, quant à lui, de “bien faire et ne rien dire.” Je me demande si, à ce stade de ma vie et un peu plus réconcilié avec ma médiocrité, la sagesse ne serait pas plutôt pour moi d’observer la maxime inverse — tout aussi inapplicable — : bien dire et ne rien faire.

In Sur le blabla et le chichi des philosophes
P.U.F.

dimanche 5 février 2012

Dom Gazzara


Dire le jour où l’on prend congé du monde «Voilà une belle journée !» et se laisser conduire vers l'enfer en limousine avec une créature du Diable qui fait semblant de n’avoir jamais trempé ses lèvres dans une coupe de Dom Pérignon. Que demander de plus ?



vendredi 3 février 2012

Femmes anti-bonnes-femmes — 1

Belinda Baggs, la Cyd Charisse du longboard

« Le premier qui a appelé la femme le ”beau sexe” a peut-être voulu faire une plaisanterie, mais il est tombé plus juste qu’il n’a cru le faire lui-même. »

Emmanuel Kant