mercredi 29 février 2012

9 SEMAINES AVANT L'ÉLECTION, journal idéal pour une indignation paresseuse et balnéaire


«[…] Ironie, élégance, désenchantement : telles sont les faibles armes qui s’exprimeront ici pour passer le temps, au moins ce temps mauvais de polémiques, de manœuvres, de revirements, de scandales — ces bons scandales qui font toujours bouillir la marmite. Un journal contre les convictions chimériques, contre la politique obligatoire, contre le pain rassis et le jeu électoral. Un journal incrédule, révolté, rêveur, ”insupportablement grave, absolument pas sérieux et irrésistiblement intelligent”».

Frédéric Pajak
Extrait de l’éditorial
de 9 semaines avant l’élection

14 commentaires:

  1. Lorsque "l'intelligence" croit en elle, sensible, altière, dandyssime, distante et irrésistible, cela donne :
    "Heureux qui songe de sang-froid aux profonds changements qui s'opèrent autour de nous ! Je ne suis pas ce contemplateur altissime. Le spectacle est trop beau et trop riche d'indications, n'y voulût-on frémir de l'enthousiasme de la curiosité. Mais nous n'en sommes plus, ni vous, ni moi, mon cher ami, à la belle saison où l'œil ne peut se distinguer des chaudes couleurs qu'il admire. Voici la vie, l'expérience. Et voici la faiblesse humaine enfin sentie. La sensibilité se mêle à la pensée. Elle organise de profonds retours sur nous-mêmes ; ce mécanisme des mœurs modernes qui s'institue ! cette distribution nouvelle des énergies, qui tend à effacer vie moyenne et classes moyennes ! ce char électrique qui passe, redivisant le monde en plèbe et en patriciat ! Il faut être stupide comme un conservateur ou naïf comme un démocrate pour ne pas sentir quelles forces tendent à dominer la Terre. Les yeux créés pour voir ont déjà reconnu les deux antiques forces matérielles : l'Or, le Sang."
    Alain Jugnon

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  2. Philosophe Jugnon, encore un effort si vous voulez être irrésistiblement balnéaire, dans un avenir intelligent!

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  3. Cher Frédéric,

    Le Nord ne disposant pas de votre douceur printanière mais – selon les géographes - étant situé dans une « Zone repoussoir à solde migratoire négatif » - il nous reste l’humour – paraît-il – afin de combler nos déficits de soleil et de lumière…

    Le Chat Potté : extrait "Bats-toi si t'es un chat !" VF

    Le but de la métaphore filée étant de discerner qui se cache derrière le Chat noir (et ses manières rustres) et quel personnage pourrait bien incarner l’élégante souplesse du «Chapeauté » ?

    http://www.youtube.com/watch?v=oJbVoIpsXt4&feature=relmfu

    « Tu n’avais pas à t’en prendre à mes haricots, mi amigo…
    Si c’est une battle danse que tu veux, je vais te battle-danser jusqu’à ce que tu rendes l’âme ! »

    Aïe !

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    1. Chère Virginie,

      Un seul commentaire : bien vu.

      http://lorgnonmelancolique.blog.lemonde.fr/?s=félinisme

      À bientôt.

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  4. En tout cas, un journal avec des articles signés Annie Lebrun ou Peter Sloterdijk, j'avoue que ça donne bien envie de jeter un coup d’œil ! Ca nous changera de la diarrhée médiatique présidentielle à laquelle nous sommes astreints !

    Ceci dit, au fil de petites recherches internautiques sur l'hebdomadaire incriminé, je trouve qu'on y recrute actuellement des stagiaires: j'espère qu'ils ne seront pas traités avec le cynisme habituel des maisons de presse !!

    Bonne bourre philosophique !!

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  5. Ah, ah, cher Frédéric,


    Vous voici donc quelques affinités avec Michel Onfray !

    En effet, lors d’un entretien avec Alain Finkielkraut (ce dernier ayant signifié sa préférence inconditionnelle pour l’espèce canine), le philosophe normand répliqua combien - quant à lui - il appréciait la compagnie des chats, n’ayant jamais vu de « chats policiers ».


    Pour compléter votre « Félinisme »…

    http://www.youtube.com/watch?v=1AXmGrk3L8E

    « Vous connaissez mon nom, mais vous ne connaissez pas … La légende !
    Mon nom deviendra une légende… Et de cette courageuse et noble quête de la justice, rien ne me détourne !…
    Ah ! Je m’en charge ! »


    Attention, néanmoins, à la féline aux « pattes de velours », point faible - apparemment - du « chapeauté ».


    Bien à vous, Virginie.

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    1. Chère Virginie,

      La remarque d'Onfray sur les "chats policiers" est trop fine pour être de lui. Elle est célèbre et il n'a fait que l'emprunter à Jacques Prévert.

      À propos du cynisme perçu par Onfray, j'avais eu avec un nommé Axel, habitué de mon blogue et, moi, habitué du sien, un échange des plus intéressants.

      Merci pour le lien.

      Merci pour vos visites aimables et éclairées.

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    2. Elle était peut-être aussi trop fine pour être de Jacques Prévert (non, là je suis vache... Mais cependant pas autant que le drolatique Houellebecq quand il parle de ce pouêt pour collégiens — Ben quoi, il y a bien des philosophes pour lycéens...) Non, je crois qu'elle est de Cocteau... En tout cas je trouve qu'elle lui ressemble mieux. Impossible de savoir avec certitude si elle est bien de ce dernier. C'est ce qu'on lit souvent. Il est vrai que les citations faussement attribuées sont monnaies courantes.

      Quant à "9 Semaines...", je m'en régale. Et même si j'ai commencé par vos textes je tâche de faire durer le plaisir pour tenir jusqu'à la semaine prochaine!

      Et sur ce je vais retrouver Colette (Romans, récits et souvenirs 1920-1940, Bouquins * * Robert Laffont) Il serait bien étrange que je ne tombe pas sur quelque page où elle me parlera de sa bête préférée...

      Bien à vous

      Soluto

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    3. Cher Soluto,

      En fait, si j'attribue ce propos à Prévert c'est parce que ma mère, quand j'étais enfant, me l'avait servi comme tel. J'ai été nourri de Prévert. Gavé, même. Ma mère, toujours, me faisait écouter un disque des Frères Jacques chantant Prévert. Bref.
      Mais peut-être cette formule sur les chats n'est-elle pas de lui. Je lis en ce moment le Journal littéraire de Léautaud. Léautaud aurait pu aussi en être l'auteur.

      Bien à vous.

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  6. En fait Maurras c'est pour la plage et le surf, moi je suis plutôt terrien à Rodez :

    "Pour moi, simple Antonin Artaud, on ne me la fait pas à l'influence quand on n'est qu'un homme ou que dieu. Je ne crois à ni père ni mère, ja na pas a papa-maman, nature, esprit ou dieu, satan ou corps ou être, vie ou néant, rien qui soit dehors ou dedans et surtout pas la bouche d'être, trou d'un égout forcé de dents où se regarde tout le temps l'homme qui tète sa substance en moi, pour me prendre un papa-maman, et se refaire une existence libre de moi sur mon cadavre ôté du vide même, et reniflé de temps en temps. Je dis de par-dessus le temps comme si le temps n'était pas frite, n'était pas cette cuite frite de tous les effrités du seuil, réembarqués dans leur cercueil."

    AJ

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  7. Avant élection et nihilisme appliqué, la situation appelle cette condition (cette guerre): "Compromettons-nous sans jamais rompre les attaches avec la vie. Car voici les temps d’un seul et même combat. Le combat de la parole signifiante contre les mots, de la volonté d’intégration contre les puissances de la désintégration.
    En France, nous sommes en territoire ennemi. D’ailleurs partout nous sommes en territoire ennemi. Il ne s’agit plus pour les écrivains d’une compétition pour la littérature et la poésie, mais d’une lutte pour exister."
    Dominique de Roux, La mort de L.F. Céline, 1966.

    AJ

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  8. Citation : "Je ne développe aucune idée ni aucun concept sur le net et dans les commentaires car le support n'est réellement pas fait pour cela, car l'écrit demande mieux que cela en général : j'écris donc des livres".
    De Alain Jugnon le 24 février 2012.

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  9. Cher Frédéric, très bien ce petit journal, même si le format n'est pas très "féminin"(il faut le plier en quatre pour le faire entrer dans le sac à main :-). Par contre, le fisc, le fisc.. certes plus de 40% des revenus mais nécessitait-il pour donner le change près de 40% du contenu ? J'avoue avoir décroché. Ca plombe un peu. Sinon, on en redemande ! ..Et superbes les dessins de Cardon.

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  10. Entièrement d'accord avec vous, chère Corinne, sur la lourdeur du "dossier". Ce Sloterdijk plombe. Quant au format, c'est fait pour. Pour qu'il ne soit dissimulé ni dans un sac à main, ni dans une poche de veston mais arboré fièrement en tout lieu.

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